En-Selles-Pour-Demain

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FINANCES

Depuis son élection, nombre d'interventions de M. le Maire commencent par une mise au point de la situation financière plutôt déprimante, voire alarmante, telle qu'il l'a trouvée. Cela lui permet de justifier la rigueur qu'il nous promet.

Les chiffres sont têtus, mais on peut aussi les interpréter de façon plus ou moins partiale.

Par exemple, l'analyse financière du trésorier publique de la commune montre une nette augmentation des frais de fonctionnement. Soit. Or, rien de plus normal. Car l'énergie est de plus en plus coûteuse et la plupart de nos bâtiments sont anciens et médiocrement isolés.

Nous avions d'ailleurs prévu dans notre programme de moderniser les locaux. Car il faut savoir dépenser peu, aujourd'hui, pour éviter, plus tard, un coût plus important. Songeons d'ailleurs à l'attentisme passé concernant les réseaux d'assainissement.

En revanche, cette analyse financière indique également que notre endettement est inférieur de 20% comparé à celui des communes de la région. La gestion était donc tout à fait honorable et la possibilité d'améliorer le bilan énergétique de notre patrimoine bien présente

 

Ne vous méprenez pas sur mes intentions, je n'ai pas la prétention de convaincre. Juste celle d'apporter un éclairage différent. Il ne s'agit pas de défendre un bilan, il s'agit d'expliquer une méthode. Il ne s'agit pas d'être partisan, il s'agit de protéger notre ville.

 

Je n'ai pas une formation d'expert-comptable, mais je suis élu depuis 1983, du temps de Kléber Loustau, et, dès le début, j'ai fait partie de la commission des finances.

C'est vous dire que j'ai vu défiler beaucoup de budgets !

Eh bien, croyez-moi, les méthodes ont bien changé depuis M. Cadoux avec sa gomme et ses grands livres ! Les finances se gèrent aujourd'hui avec une comptabilité informatisée analytique.

 

Les objectifs aussi ont été modifiés.

Il y a encore 10 ans, nous connaissions une croissance régulière des budgets, des impôts (les bases) et des dotations.

Et chaque année, suivant les projets et les orientations des élus, nous donnions un petit coup de pouce à droite ou à gauche.

Ce qui permettait de se reposer sur un "matelas" de trésorerie plus ou moins important mais toujours présent, et de minimiser le recours à l'emprunt.

Exactement comme les entreprises qui vivaient avec une marge de manœuvre souvent confortable.

 

Seulement le contexte s'est profondément modifié, depuis 2008 et la première grande crise. L'état d'esprit de nos dirigeants nationaux, toutes couleurs confondues, a également évolué. Tous s'accordent maintenant à vouloir réduire les dépenses budgétaires et la dette du pays. Car la France est endettée à hauteur de 2000 milliards d'euros.

 

Et pour ce faire, l'État français, centralisateur, a préféré commencer par modifier les habitudes des collectivités territoriales. Surtout des plus modestes, c'est à dire les communes. Et dorénavant, le département connaît le même sort.

L'État a donc IMPOSÉ une gestion rigoureuse par un biais très simple : 10 milliards d'euros de baisse des dotations de fonctionnement.

Et non seulement une baisse, mais une régulation de cette baisse suivant les efforts.

C'est-à-dire que 'État va diminuer les dotations aux collectivités les plus riches. Celles qui ont toujours un bas de laine.

La finalité est non seulement de terminer chaque exercice avec un bilan parfaitement équilibré ou à peine positif, mais aussi de faire appel à l'emprunt pour réaliser les grands projets sur le long terme. Ce qui n'est pas illogique ! Les grandes infrastructures,  utilisées par plusieurs générations, seront payées par nos descendants aussi.

 

Car chaque euro économisé est considéré par les énarques qui nous gouvernent comme utile... ailleurs !

 

Une preuve s'il en est besoin : le département du Loir et Cher, peu endetté mais qui ne roule pas sur l'or, va contribuer à un fond de péréquation afin de renflouer les caisses des départements les plus pauvres. Ce qui peut être "normal". Oui, mais aussi de la ville de Paris. Non que celle ci soit mal gérée. Mais simplement car TOUT le budget y est utilisé, sans bas de laine ni marge de manœuvre.

 

Voulez vous une preuve de mes affirmations ?

Je vous propose de regarder vers l'avenir. Celui de Selles.

Cette année, M. Jean Guy Chevet part à la retraite.

Génial pour le budget me direz-vous, on va économiser un des gros salaires de la ville. Disons 50 000 € par an avec les charges.

Ça va nous donner une bouffée d'oxygène pensez-vous !

Eh bien non, absolument pas.

Car si nous n'embauchons pas quelqu'un à sa place, cette ligne budgétaire s'avèrera inutile aux yeux  des gros malins de la DGFIP (direction générale des finances publiques), qui vont donc nous diminuer d'autant notre dotation de fonctionnement, puisque la somme affectée initialement à ce salaire sera inutilisée.

La gestion actuelle de la commune est devenue exactement comme celle des ménages : tendue, précise, et presque au jour le jour avec des marges de manœuvres très étroites.

Tout ça pour l'effort de diminution du déficit de l'État français.

 

Vous faites des économies ! Donc vous êtes trop payés.

C'est exactement ce qui est appliqué à nos collectivités !

 

Le travail du maire et de la directrice générale, c'est justement de décider chaque jour de ce qui peut être fait, ou non, en fonction de la trésorerie et de ses limites.

Retrouver un excédent de fonctionnement tel que dans les années 2000, même en fermant la piscine, le cinéma, la halte-garderie ou que sais-je encore, nous n'y parviendrons pas. Car l'État nous baissera arithmétiquement ses participations en raison de notre inaction.

Ce rêve de richesse par l'économie date de nos ancêtres et des conseils de responsables passés, peu au fait de l'actualité, encore empêtrés dans des habitudes d'un autre temps.

Non ! Le seul espoir d'augmentation de la richesse passe par la croissance. Très exactement comme pour le pays en général.

Et pour trouver de la croissance, il nous faut attirer de nouveaux habitants. Ils apporteront des taxes d'habitation, des constructions (donc des taxes foncières). Et pour les attirer, il faut proposer une ville bien équipée et accueillante. Pas une cité abandonnée, repliée sur elle même, sans services publics ni structures de loisirs.

Notre immobilier n'est pas très cher par rapport aux villes alentour. Profitons-en pour nous montrer attrayants et ambitieux et non pas sclérosés ou défaitistes.

 

Je ne suis pas professeur d'économie, mais je vois ce qui se passe ailleurs. À vouloir utiliser des méthodes obsolètes, on ne va même pas faire stagner notre ville. Nous allons assister à son recul et à son oubli ! Les autres élus du secteur l'ont bien compris et ne nous feront aucun cadeau en profitant de cette politique.

 

Je me mets à la disposition de chacun pour faire bénéficier de ma modeste expérience.

Vous savez où me trouver...

 

Très amicalement à toutes et à tous,

Jean-Paul PINON

 

finances_selles_jpp2015.pdf



11/02/2015
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